« Ça y est, les résultats sont tombés sur Facebook : je suis Boudin de Bronze. Perplexité. Après deux ans à être élue Boudin d’Or, moi qui me croyais indéboulonnable, j’avais tort. J’ai regardé qui a remporté le titre suprême. C’est une nouvelle, en seconde B ; je ne la connais pas. Elle s’appelle Astrid Blomvall. Elle a des cheveux blonds, beaucoup de boutons, elle louche tellement qu’une seule moitié de sa pupille gauche est visible, le reste se cache en permanence dans la paupière. On comprend tout à fait le choix du jury. »
De quoi s’agit-il ?
Les Petites Reines est un roman de la Française Clémentine Beauvais, paru en 2015 aux éditions Sarbacane, et qui a été élu « meilleur livre jeunesse 2015 » par la rédaction du magazine LIRE. En cette fin d’année scolaire, Mireille Laplanche, 16 ans, termine à nouveau dans le trio de tête du « concours » Facebook lancé par un garçon du lycée. Une initiative suffisamment méchante et bête pour faire le buzz. Mais cette année c’est différent : elle s’est fait détrôner par deux « boudinettes », Astrid et Hakima. Surtout, les trois jeunes filles qui font connaissance à cette occasion décident d’unir leurs forces, pour démontrer à tous qu’elles sont suffisamment fortes pour ne pas se laisser atteindre et tourner en dérision ce concours stupide. Elles montent alors sur pied un improbable voyage à vélos depuis Bourg-en-Bresse jusqu’à Paris, où elles prévoient de s’incruster à la garden-party de l’Elysée, à laquelle elles ont toutes une bonne raison de se rendre. Et comment se financera leur voyage ? Par la vente de boudins, pardi !
A qui s’adresse-t-il ?
Emballée par ce texte, je dirais à tous à partir de douze ans ! En premier lieu les adolescents qui sont souvent victimes dans le cadre scolaire de moqueries liées au physique notamment, qui représentent une forme très douloureuse de harcèlement. Ensuite aux adultes qui il n’y a pas si longtemps ont été à la place des victimes ou des harceleurs…
Plus largement, c’est un roman qui fait du bien et qui mérite d’être mis entre toutes les mains.
Pourquoi faut-il l’avoir dans sa bibliothèque ?
Pour la plume piquante de Clémentine Beauvais, l’humour du texte et les larges sourires qu’il procure, le bagout de Mireille Laplanche qui sait faire face à toutes les situations, la personnalité épatante d’Astrid, la candeur d’Hakima, le road-trip déjanté sur les routes de France, le message de tolérance envers les autres et d’acceptation de soi, la mise en avant de femmes qui occupent certains des postes les plus prestigieux de la République (une Présidente, de nombreuses mairesses…)… C’est un roman construit en 3 parties, composé de courts chapitres et aux nombreux rebondissements, qui se dévore. Vraiment un coup de coeur !