Vendu à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde, salué par le prix Pulitzer en 1961 et figurant régulièrement sur les listes des meilleurs romans américains, To Kill a Mockingbird d’Harper Lee (en français publié sous les titres successifs Quand meurt le rossignol puis Alouette, je te plumerai et enfin Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur) a marqué son époque. Et continue de le faire aujourd’hui : To Kill a Mockingbird est un livre qui se lit et se relit, qui s’offre, qui s’emporterait sur une île déserte… Autant de raisons pour figurer dans cette catégorie des classiques de la littérature !
De quoi parle-t-on ?
Paru en 1960, le roman se situe trente ans plus tôt, pendant la Grande Dépression américaine. Harper Lee nous raconte trois années de l’enfance de Jeremy (Jem) et Jean-Louise (Scout) à Maycomb, petite cité fictive d’Alabama, où ils sont élevés par leur père Atticus Finch. Avocat intègre et apprécié, il tente de leur enseigner des principes de tolérance, de responsabilité, d’optimisme, de foi en l’être humain, à travers les différents événements auxquels ils sont confrontés et dans une ville pleine de racisme et de préjugés.
Au début du récit, Scout, la jeune narratrice, va sur ses six ans alors que son frère, Jem, a presque atteint les dix ans. Deux épisodes, a priori sans lien direct, vont marquer leurs jeunes années : les tentatives, sous forme de jeux, visant à faire sortir de sa maison Arthur – dit « Boo » – Radley, leur voisin qui se terre chez lui depuis une quinzaine d’années, et le procès dans lequel leur père est commis d’office pour défendre un jeune Noir accusé d’avoir violé une femme blanche.
Pourquoi est-ce un chef d’œuvre ?
Rarement un livre a décrit avec autant de brio l’enfance et ses questionnements, l’adolescence et ses tourments. Les personnages sont complexes et attachants, en particulier celui de Scout, petite fille drôle et bagarreuse, prête à tout pour défendre les siens. L’écriture est d’une fluidité impressionnante. D’une apparente simplicité, le récit est en réalité ultra-maîtrisé : les deux intrigues, a priori indépendantes, sont reliées l’une à l’autre avec des points invisibles, que le lecteur découvre une fois le livre refermé.
Est-ce parce que Harper Lee s’est beaucoup inspirée de sa propre enfance que To Kill a Mockingbird touche autant au cœur ? Paru en plein mouvement des Civil Rights aux Etats-Unis, ce roman qui met en scène un Noir accusé injustement de viol à l’encontre d’une Blanche était en pleine résonance avec son temps. Et l’est encore aujourd’hui, à l’heure où les préjugés font de la résistance.
Bon à savoir
Le personnage de Dill, le compagnon de vacances de Jem et Scout, aurait été inspiré à Harper Lee par Truman Capote, son ami d’enfance.
Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur a été pendant cinquante-cinq ans l’unique roman d’Harper Lee. Mais la romancière américaine a brusquement annoncé, au début de l’année, la publication d’un roman écrit avant son grand succès : Go set a watchman est sorti cet été aux Etats-Unis. Il paraîtra en France le 7 octobre prochain chez Grasset sous le titre Va et poste une sentinelle.
Un extrait