« -Balançoire recherche maison, ai-je proposé.
-Balançoire atrocement seule recherche maison accueillante.
-Balançoire seule, un brin pédophilique, recherche derrières d’enfants, ai-dit.
Il a ri.
-Voilà pourquoi.
-Quoi ?
– Voilà pourquoi tu me plais. Est-ce que tu te rends compte à quel point c’est rare de tomber sur une fille canon capable d’inventer un adjectif avec « pédophile » ? Tu es trop occupée à être toi-même, tu ne réalises pas que tu es exceptionnelle. »
De quoi s’agit-il ?
Nos étoiles contraires est un roman de l’Américain John Green, paru aux Etats-Unis en 2012 puis en France en 2013 chez Nathan Jeunesse.
Il a connu un énorme succès, à la fois public et critique. Il a ainsi fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 2014.
A 16 ans, Hazel Grace Lancaster est une jeune fille qui vit avec la maladie et la perspective de la mort depuis qu’on lui a diagnostiqué un cancer de la thyroïde en stade terminal trois ans plus tôt. Ses poumons sont devenus inopérants à cause de métastases qui s’y sont formés. Elle est alimentée en oxygène grâce à une bonbonne sur laquelle elle se branche la nuit mais qu’elle doit traîner derrière elle lors de chaque déplacement. C’est aussi une adolescente sensible, pleine d’esprit et à la répartie cinglante. Lors d’une séance du groupe de soutien auquel elle se rend pour faire plaisir à sa mère, elle fait la connaissance du bel Augustus Waters, en rémission d’un ostéosarcome qui lui a fait perdre une jambe. Une connexion se crée immédiatement entre eux, même si Hazel se sent se sent affreuse avec son corps qu’elle voit déformé par la maladie à côté de l’Apollon que représente à ses yeux Augustus. C’est le début d’une belle histoire d’amour, aussi inattendue que puissante, magique et qui donne des ailes. Après tout, Hazel et Augustus sont avant tout deux adolescents. Ils aiment la vie et souhaitent en profiter aussi longtemps qu’ils le pourront.
A qui s’adresse-t-il ?
A tous les amoureux, les rêveurs, les déprimés, les fans de littérature ado et les autres ! C’est un roman très facile et agréable à lire, accessible à partir de 13 ans environ.
Pourquoi faut-il l’avoir dans sa bibliothèque ?
Sur sa couverture, figure une courte phrase extraite d’une critique du magazine américain Entertainment weekly : « Drôle, poignant, lumineux ». Eh bien, c’est exactement cela. Tout en abordant avec justesse le thème délicat de la mort, Nos étoiles contraires est aussi un fabuleux hymne à la vie. Les personnages ont un charme fou. On s’attache à eux très vite comme à deux amis, on apprend à les connaître de plus en plus et on se surprend à guetter les mots d’esprit de Hazel et les coups d’éclat d’Augustus.
Nos étoiles contraires est aussi un beau roman sur la famille : comment réagit-on face à la maladie, à la douleur, ou à la mort de son enfant ? John Green montre aussi que dans ce type d’épreuve, les relations parents-enfant peuvent évoluer, voire se renverser, l’enfant venant à réconforter le parent inquiet. Enfin, il traite subtilement des inquiétudes de l’enfant malade, conscient de causer un immense chagrin à ses proches s’il disparaît (Hazel parle ainsi d’elle comme d’une « grenade »).
Un beau texte devenu aujourd’hui un classique de la littérature ado.